dimanche 7 novembre 2010

C'est ça que je dis (parce que c'est de moins en moins chaque jeudi !) tome 12

LE ROCK FRANCAIS EST-IL EN ETAT DE MORT CEREBRALE ?
Regard circulaire sur mes achats vinyliques et autres téléchargements plus ou moins légaux de l’année en cours. Le constat est cruel au rayon rock français, éternelle composante majeure de ma discocdthèque, c’est une morne plaine façon Waterloo et sans le Sunset.
Rien à se mettre sous la dent ou presque. Pas une belle chanson bien écrite depuis des mois - hormis le France Culture d’Arnaud Fleurent Didier dans le genre nouveau Polnareff pour bobos qui fera un élégant prix Constantin par défaut. Et, si l’on devait attribuer le single de l’année en français dans le texte, on serait franchement bloqué aux entournures. Au point de glisser outre-Quiévrain, de Waterloo vers Ostende, et d’élire l’inusable Arno dont le Quelqu’un a touché à ma femme fut frémissant dès la première écoute de ce diptyque voix-piano.
C’est à n’y rien comprendre car nous avons aujourd’hui tous les ingrédients d’une profonde crise sociale qui devrait contaminer toute une génération hirsute et rebelle. Une invitation forcée à prendre les guitares et les amplis pour mettre des coups de pied dans les poubelles, contrarier les profs, secouer l’ordre bourgeois, incendier les bonnes consciences et dénoncer ces gouvernants qui nous oppressent. Au lieu de cela, c’est l’atonie des riffs ébouriffants et des refrains décoiffants.
Certes, nous avons M. Mais il semble, parfois, sur une pente descendante, et reste un gendre idéal et non violent. On a BB Brunes, Naast et compagnie. Mais c’est tout juste bon pour les ados acnéiques. Les Plasticines et Izia manquent de maturité. Oui, en furetant à droite et à gauche, il est possible de trouver une pépite prometteuse. Mais, globalement, ça ronfle grave.
Oublions au passage la persévérance attristante d’Indochine - en passe de suppléer Little Bob Story ou La Souris Déglinguée en matière de longévité - tant Nikola Sirkis a de quoi irriter avec son éternel jeunisme quinqua pour midinettes. De toute façon, à quelques bricoles près, il est inaudible depuis L’aventurier
Alors, comme souvent en pareil cas, on verse dans la nostalgie facile des belles années. L’espoir suscité autour d’un hypothétique retour de Noir Désir (dont Eiffel est un succédané) dépasse l’entendement. Je fais partie de ceux qui pensent que Bertrand Cantat a payé sa dette et qu’il est de toute façon condamné à vie à des nuits de tourments en ayant perdu deux femmes… Mais je ne pense pas Noir Désir capable de retrouver la scène comme à l’époque de Tostaky. Trop d’années ont passé… Bertrand Cantat est-il encore capable de jouer malicieusement sur les mots et d’écrire « Tout passe, tout casse, le joint, le cul lassent » ? En tous les cas, il ne se roulera plus par terre en magnifiant un Helter Skelter électrisé. Et il n’est pas exclu qu’un illuminé veuille lui faire un destin à la John Lennon. Dès lors, à quoi bon ?
D’autant que le paysage musical a changé. Bashung est mort. Jacno et Fred Chichin aussi. Daniel Darc est revenu chez les vivants pour un Crève cœur d’exception et nous conter des amours suprêmes. Depuis, il est de nouveau chancelant. Il ne reste plus rien de la furia alternative des eighties si ce n’est quelques reformations ponctuelles et hélas pas toujours heureuses…
Alors, jeunesse de France, qu’attends-tu pour te bouger le cul ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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